Dans l’imaginaire collectif, la pierre est un matériau solide, robuste, dense, immuable. Un matériau de construction. Le projet que je propose tente au contraire d’amener celui-ci vers une forme de souplesse, de flexibilité, voire de fragilité. En effet, j’aimerai travailler la pierre sous forme de maillage, de tressage plus ou moins ajouré. Ceci permettrait de générer à la fois du mouvement, et une forme de perméabilité. En ce sens, deux typologies d’objets m’intéressent: les objets souples, se rapprochant du textile, et les objets liés à la lumière. J’ai fait le choix de traiter un objet pour chacune de ces deux catégories.
La pierre, puisqu’elle se travaille par enlèvement de matière, génère quantité de rebuts difficilement valorisables, allant de la poussière au caillou. Hors, c’est justement à cette échelle de la matière, que j’articule mon projet, proposant ainsi une nouvelle voie à ces déchets industriels.
Par ailleurs, je souhaite que ce projet soit en lien avec son territoire et parmi le patrimoine culturel corse, certaines constructions m’inspirent particulièrement ; il s’agit de l’Eglise San Michele à Murato, et de l’Eglise de la Trinité et de San Giovanni à Aregno. Ces deux églises présentent un assemblage de pierres de couleurs différentes, bicolore pour San Michele et multicolore pour San Giovanni.
Vous proposez pendant cette résidence deux types de pierres différentes (pierre de schiste et cipolin). Dans la mesure du possible, j’aimerai à l’instar de ces édifices développer un projet qui mette en avant ces variations de teintes, en combinant différentes couleurs, différentes textures, différents traitements de surface.
Ma méthodologie de projet consiste à entamer une phase de recherche et d’expérimentations autour du matériau concerné avant de dessiner un objet.