Observer, impliquer, incarner, formaliser.
"Designer industrielle, diplômée de l’ESAD de Reims (2011) et de l’Ensci-Les Ateliers (2017), j’envisage mon métier comme une démarche globale qui vise à investir le lieu même des projets pour mieux analyser et documenter leurs contextes. Je privilégie l’observation, le dessin, la photographie, la collecte, l’inventaire ou encore l’interview comme points d’entrées dans les projets. Cette approche immersive est pour moi une véritable source d’inspiration pour créer, produire de nouvelles formes et/ou de nouveaux scénarios d’usages adaptés aux écosystèmes dans lesquels je m’inscris. La résidence Fabbrica Design résonne donc énormément avec ma vision du design et la manière dont je le pratique.
Consciente de la centralisation du design dans les pôles urbains, j'ai à coeur de développer des collaborations avec des artisans dans divers territoires ruraux en France et aussi à l'étranger, afin de faire perdurer les savoir-faire à l'échelle locale. À travers ces différentes initiatives, je souhaite revendiquer :
- une conception et production in situ d'objets et/ou de services porteurs de sens, qui incarnent le territoire dont ils sont issus, ses ressources et les savoir-faire des êtres qui y vivent,
- l'implication de divers acteurs autour d’un projet, du commanditaire au destinataire, du fabricant à l’usager, faire en sorte qu’ils se rencontrent et communiquent ensemble,
- la défense d'un design accessible à tous.
Par ailleurs, les enjeux d’égalité et d’attractivité des territoires m’intéressent tout particulièrement. Je m'interroge sur les moyens de réinsuffler de l’activité dans des communes dévitalisées. Comment se remettre à concevoir et à produire des biens et des services de proximité ? Comment recréer des liens entre humains, ressources et moyens de mise en oeuvre, dans une logique d’économie circulaire ?
À travers la résidence Fabbrica Design, je souhaite participer à la valorisation de l'ensemble des ressources issues de l'élevage bovin (peaux, cornes) autant d’un point de vue circulaire qu’écologique. À ce sujet, des techniques comme le tannage végétal à base d’écorces de chêne, de châtaignier ou encore de quebracho, permettent de transformer les peaux en cuir tout en respectant l’environnement.
Du point de vue des potentiels, le cuir offre de multiples opportunités. Difficilement inflammable, il a une haute résistance à la traction, à la déchirure, au frottement et à la perforation. C’est également un bon isolant thermique, avec des qualités plastiques et élastiques. Il peut être moulé et conserver sa forme, s’il a été préalablement humidifié. C’est d’ailleurs cette dernière piste que j’ai choisi d'explorer."
Emeline Lavocat
Accompagnement au design pour le collectif de jeunes mélomanes Insulab, porté par Insula orchestra et sa chef d'orchestre Laurence Équiley (Boulogne-Billancourt)
Designer d’intérêt général pour la Chaire Innovation Publique ENA-ENSCI (Bordeaux, Limoges, Caen, Lille, Paris)
Participation au Sommet Mondial du Design de Montréal avec l’Office Franco-Québécois pour la Jeunesse (Canada)
Worskhop Design & développement territorial pour la Mairie d’Iwaizumi (Iwate) & l’Université de Chiba (Japon)
Worskhop Worth avec la KMUTT, école d’architecture et de design de Bangkok (Thaïlande)
Master en Création Industrielle à l'ENSCI-Les Ateliers, Paris.
Diplôme National d’Arts Plastiques, option Design Produit à l'École Supérieure d’Art et Design de Reims.